Les réformes de la passation des marchés sont essentielles pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables en Afrique du Sud
S'exprimant lors d'un récent séminaire aux côtés des principaux producteurs indépendants d'énergie renouvelable du pays, Mercia Grimbeek, responsable du développement de projets chez ENERTRAG Afrique du Sud, s'est jointe à l'appel en faveur de réformes structurelles visant à surmonter les principaux défis liés à la capacité du réseau et à la réglementation qui entravent actuellement le déploiement de projets d'énergie renouvelable. M. Grimbeek a souligné que la résolution de ces problèmes est essentielle non seulement pour accélérer le rythme de déploiement des énergies renouvelables, mais aussi pour restaurer la crédibilité du programme d'achat des producteurs indépendants d'énergie renouvelable (REIPPPP).
Mme Grimbeek est d'avis que les développeurs de projets sont prêts à accepter certaines réductions pour permettre aux nouveaux projets de se connecter au réseau, et elle a appelé le gouvernement à envisager des changements dans le modèle REIPPPP. Elle a souligné que des cycles de passation de marchés cohérents sont essentiels pour rétablir la confiance dans le processus de passation des marchés publics et stimuler la localisation de la chaîne d'approvisionnement.
"Une partie essentielle de la solution consiste à permettre la colocalisation des projets, comme le partage d'une seule connexion au réseau entre les projets solaires et éoliens, ce qui permettrait une utilisation plus efficace de l'infrastructure existante", a déclaré Mme Grimbeek. Elle a également plaidé en faveur d'une plus grande flexibilité dans la passation des marchés, en proposant des marchés ou des programmes régionaux qui intègrent la colocalisation de l'énergie éolienne, de l'énergie solaire photovoltaïque et du stockage en batterie comme moyen d'atténuer les pressions actuelles sur le réseau.
Mme Grimbeek a également plaidé en faveur de "déploiements plus rapides et plus petits" plutôt que des cycles de passation de marchés à grande échelle et peu fréquents comme cela a été le cas par le passé. "Des appels d'offres plus petits et plus fréquents permettraient d'éviter les goulets d'étranglement créés par les méga-appels d'offres et d'assurer un flux régulier de projets d'énergie renouvelable. Cette approche permettrait également de soutenir le secteur manufacturier et l'industrialisation et d'optimiser l'utilisation des ressources dans les domaines de la construction et de la logistique".
Les dirigeants du secteur se sont également inquiétés des retards pris par le régulateur national de l'énergie de l'Afrique du Sud (NERSA) dans l'approbation d'un cadre de réduction. Ce cadre est essentiel pour améliorer l'accès au réseau à court terme et permettre aux nouveaux projets de se connecter plus facilement.
Le point de vue de M. Grimbeek rejoint celui de M. Clinton Carter-Brown, directeur technique d'ENERTRAG Afrique du Sud, qui a récemment insisté sur la nécessité d'adopter une approche plus large pour résoudre les problèmes liés au réseau. M. Carter-Brown a mis en évidence le potentiel de l'implication du secteur privé par le biais de mécanismes de financement innovants, tels que le financement mezzanine, et le développement de réseaux collecteurs locaux et de centrales électriques combinées afin d'intégrer diverses sources d'énergie.
La vision d'ENERTRAG Afrique du Sud s'étend au renforcement des principaux corridors de transmission, au développement de réseaux locaux au niveau de la sous-transmission, à la promotion de la collaboration entre les développeurs, à l'optimisation du réseau et à l'intégration de centrales électriques combinées afin de créer un système énergétique plus résilient et plus efficace.